Une histoire qui ne se raconte pas

Suite à l’épisode d’hospitalisation, de la prise d’une surdose d’anti-douleur, il a fait un fécalome ou en tous cas, une crise aigue de caca dur. Je suis arrivée jeudi soir et le bol de toilette était bloqué. J’ai tout su dans les détails : 6 pouces de long par 4 pouces de diamètre, ½ heure pour « l’accouchement », avec perte sanguine et douleurs importantes. J’étais très en colère, non mais, c’est quoi cette histoire de bloquer la toilette? Il a pas 5 ans tout de même!

Mais j’ai pris sur moi, j’ai réagi comme une pro. Tout d’abord, pourquoi endurer ça? Il fallait mettre un gant et tenter un curage rectal. Oui je sais, c’est rien d’amusant mais en milieu médical, ça se voit. Régulièrement.

Il me dit qu’il l’a fait.

Ah bon, et la toilette a bloqué quand même?

Bon allez, je te passe les détails toi le lecteur, et je balance tout : il a poussé sur sa crotte géante pour la faire passer dans le trou du bol.

Vouiiii, bloquée la toilette. Comme si ça irait tout droit dans l’égout.

Et là, il me demande où est la pompe pour débloquer, c’était facile, c’était dans l’autre salle de bain.

Bref. Le soir même, j’ai vidé environ 1 litre de vinaigre dans le bol, j’ai lu quelque part que l’acide aide à débloquer. Tout ça est resté en place juuuuuuuusqu’au lendemain midi.
Là il s’est décidé à faire quelque chose et encore, le cœur a failli m’arrêter! Il est entré dans la salle de bain avec la pompe, il a fait ni une ni deux et zou… tire la chaîne.

Déjà je visualisais la bol déborder et la merde se répandre sur le plancher. Ouf, le vinaigre a dû agir, pas de catastrophe.

Depuis, j’arrête pas de penser à lui en train de pousser sur sa crotte pour bloquer la faire passer dans la toilette.

Quelle histoire. Ça ne se raconte à personne, sauf ici, sous le couvert absolu de l’anonymat.

Toi le lecteur, peux-tu imaginer un instant comment il s’est senti?

Peux-tu imaginer un instant maintenant comment moi je me sens?