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Quand la maladie frappe
19 décembre 2006

Fatiguée de toujours courir

Juste pour dire comment c’est chiant des fois.
Lundi le 18. Il avait RDV à 12 hres. à la Clinique de la douleur, située dans l’ouest de Montréal, c’est-à-dire à plus de 1 heure de route de la maison.
Fils_14 s’étant levé en retard ce matin-là il a fallu aller le reconduire à l’école avant. Donc, départ de la maison à 10:30 hrs.
Au passage il aimerait bien qu’on arrête chez Wal-Mart pour lui acheter un rasoir électrique, le sien a rendu l’âme. Comme on est serrés dans le temps on se dit qu’on fera ça après le RDV si le temps le permet.
Après le RDV on a été dîner rapidement, je me souviens, on manquait de monnaie et on a donc pu payer que 35 minutes dans le parcomètre et on est revenus à temps, soit 13h40.
Sur la route nous décidons de prendre un peu de temps pour aller acheter son rasoir.
Une fois arrivés chez Wal-Mart je le laisse à la porte et je vais me garer. Ça m’a pris à peine quelques minutes. Je rentre à l’intérieur et je ne le trouve nulle part. Je cherche, je fouille les allées, à la vitesse où il marche je me dis qu’il ne doit pas être bien loin quand même!

Quand finalement je l’aperçois il se dirige vers moi, il a son rasoir et il a été chercher d’autres trucs. Je suis contrariée, il aurait pu soit m’attendre, soit me dire où il allait quand même.
Je le cherchais partout, pressée de le trouver puisqu’il ne peut rester debout longtemps, et dans le même temps me maudissant de ne pas être capable de tourner les talons et le laisser se débrouiller avec son égocentrisme.
Innocemment il n’a pas compris pourquoi j’étais fâchée: pourquoi dois-je courir dans tous les sens pour trouver monsieur?
Bref, on reprend la route, direction maison.
En chemin il téléphone de mon cellulaire à la pharmacie pour les aviser des changements dans ses prescriptions de médicaments. La pharmacienne demande qu’on aille porter la prescription.
Bien sûr c’est moi qui suis allée et j’ai dû attendre pendant que la dame faisait les modifications, me faisaient les explications d’usage, me remettaient les ajustements de pilules. Je réussis à sortir de là il est 15h10.
Vite vite je me rends à la maison et tout en faisant pipi (15h20) je me déshabille en vitesse pour mettre mon uniforme de travail, ensuite faut que je fasse mon lunch qui se résume à un plat surgelé et quelques biscottes, une orange et une bouteille que je remplirai d’eau.

Je réussis à être dans mon auto à 15h25 prête à me rendre au travail. Je travaille de 16 hrs à 24 hrs. Coucher : 2 hrs de la nuit après une douche, une collation, un peu d’ordinateur. Ouf, quelle journée, ça n'arrête pas.

Le lendemain, 19. Lever à 8h30 pour aller à un RDV avec fils_14 pour une thérapie familiale.
Zom décide de venir puisque ce matin-là, ses jambes vont assez bien. Le RDV dure de 9h30 à 10h30. Ensuite on va reconduire fiston à son école et on décide d’aller déjeuner ensemble.
Relaxes, on discute, on mange. Ça fait du bien pour une fois de ne pas courir.
11h30 Zom me demande de partir. Je demande de patienter 10 minutes, histoire d’aller chercher fille_10 à son école pour le dîner et aller ensuite à la maison. La cloche sonne à 11h50 donc si on attend 10 minutes, avec le temps de se rendre, on est bons pour attendre à peine quelques minutes à l’école.
Il argumente, moi aussi, il fini par dire, contrarié, ok je vais attendre et de mon côté je finis par dire, contrariée, ok je vais te reconduire.
On monte dans l’auto, direction maison, déjà je suis bien contrariée parce que là je devrai revenir chercher ma fille pour ensuite retourner à la maison. Et là il me lâche la bombe : faudrait aller chercher le courrier.
Déjà que la veille sur la route je lui avais dit combien j’en avais assez de toujours courir pour satisfaire toutes ses envies.

Donc on est passés de cette éventualité A en 3 mouvements simples et évidents:
« partir du resto,  prendre ma fille à l'école, retour tous à la maison »
à l’éventualité B de 4 mouvements:
« partir du resto, le reconduire à la maison, moi retourner à l'école, + retour à la maison »

à une autre éventualité C de 5 mouvements : 
« partir du resto, aller chercher courrier, le reconduire à la maison, moi retourner à l'école, + retour à la maison ».
À tout ceci s’ajoute le fait que je dois me dépêcher à faire le repas et la vaisselle, mettre le souper en route dans la mijoteuse, retourner conduire ma fille à l’école, me préparer et aller travailler après et au passage tenter de faire quelques courses pour Noël (hé oui c’est dans quelques jours!).

Trop mal aux pieds pour attendre 10 minutes avant d’aller chercher fifille à l'école mais pas assez mal pour aller chercher le courrier (et bien sûr c’est moi qui descend de l’auto et qui doit aller fouiller dans une seconde boîte parce qu’il a reçu des colis).

Donc j’ai éclaté, j’étais très en colère; je crains de n’avoir pas été bien tendre avec lui.
Je l’ai traité d’égoïste, lui ai dit combien j’en ai assez de toujours être considérée comme un prolongement de lui-même, comme si j’étais à son service en tous temps, qu’il ne tient pas compte du fait que je suis à bout, seul son confort compte.

Lui ne comprend pas, il était mortifié, insulté, piteux.
Parce qu’il est souffrant, qu’il est mal, il ne trouve rien de bon nulle part, il ne voit que ce qu’il n’a pas. Pourtant, hormis sa maladie et ses douleurs (oui je sais, ce n’est pas peu dire), il est bien.
Il est dans un cocon, entouré, ne manque de rien, le moindre de ses besoins est non seulement comblé mais anticipé aussi. Le problème c’est qu’il veut tout à son goût, sans compromis.

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