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Quand la maladie frappe
5 janvier 2007

J'ai la tête pleine...de lui

Toute ma vie tourne autour de lui, de ses besoins, de ses attentes.
Je vois à tout ce qui touche son confort. Lui ne le sait pas, il a mal, il est dans sa bulle, il est malheureux. Il ne réalise pas qu'il est bien, il n'a rien d'autre à assumer que sa maladie.
Vouiiiiiiii je sais, c'est énorme, mais ça pourrait être pire s'il devait aller acheter son pain.

Je l'entoure de 1001 attentions.
Qu'est-ce que je n'ai pas tenté pour améliorer sa qualité de vie?

J'ai acheté tout plein de bidules, des crèmes, des lotions anesthésiantes, des masseurs électriques, des masseurs artisanaux en bois, un bain chauffant et vibrant pour les pieds, un petit coussinet hyper mou, des doudous que j'ai cousu ensemble pour qu'il puisse se couvrir et s'envelopper les pieds comme dans une poche, acheté divers modèles de pantoufles non efficaces, j'ai fait tricoter des pantoufles en triple laine, j'ai parcouru combien de magasins pour trouver quelque chose de suffisamment épais pour lui coudre une semelle moëlleuse en dessous, j'ai cousu ces semelles à la main et je les change régulièrement, dès que ça s'use, j'ai fait tricoter des bas en laine pure qui absorbe l'humidité, j'ai trouvé des petits gants en coton qu'il peut porter dans la maison, j'ai pourvu à l'achat de tous ses vêtements et commodités depuis des années, j'ai été de tous les rendez-vous médicaux, de tous les examens, j'ai longtemps été faire l'achat de ses médicaments à la pharmacie, puis j'ai organisé son dossier avec le service de cuellette et livraison, j'ai fait mettre ses médicaments sous dosettes et j'ai passé du temps à tout organiser, j'ai acheté de la marijuana pour lui faire des muffins, j'ai passé bien du temps pour chercher des recettes sur le net et je suis parvenue à trouver une bonne méthode pour faire des biscuits de mari, j'ai changé et déménagé des pièces de la maison pour l'accommoder dans ses déplacements, j'ai participé à des rencontres, thérapies, évaluation, j'ai fait le taxi, j'ai assumé tous les transports des enfants et/ou l'organisation pour que ce soit fait par des personnes étrangères, j'ai fait des commissions à en devenir étourdie, bureau de poste, banque, bibliothèque, diverses courses rajoutées en milieu de semaine, j'ai renoncé à la dernière minute à des activités organisés, j'ai compatis à ses problèmes de santé, j'ai cherché et fait des recettes pour lui, j'ai lavé son sceau de vomi, j'ai rangé combien de fois ses choses ou sa vaisselle ou son sceau, je l'ai écouté me dire 500 fois par jour combien il a mal tout en ayant l'air de l'entendre pour la 1ère fois, j'ai négligé mes enfants parce que je n'avais plus de temps ni d'énergie pour eux, j'ai supporté ses humeurs, sa confusion, j'ai supporté l'isolement sociale, je vis depuis plusieurs années à la noirceur dans le salon, j'ai renoncé à toute forme d'intimité personnelle dans ma maison, je supporte ses variations de température et sa manie des fenêtres fermées et du chauffage à fond dans la voiture jusqu'à en étouffer, je fais tout, à 98% dans la maison, l'entretien, les enfants, les courses, etc, en plus de faire l'entretien de son véhicule, de déneiger l'extérieur, je m'organise seule pour les rencontres de professeurs, les spectacles de musique, les rencontres de préparation aux sacrement catholiques, les cadets, j'ai monté un livre de recettes pour que mes enfants cessent de manger de la soupe en sachet quand je suis au travail, je leur ai montré à cuisiner, et je dois tout de même faire des plats congelés pour monsieur qui n'aime pas la bouffe des enfants, je manque des journées de travail quand il ne va pas bien, je n'ai plus aucune vie de famille, de couple, aucune vie sexuelle ni même affective.
Et j'en passe. Même les enfants vivent en fonction de lui, ne prennent pas son yogourt, ses chips, ses peanuts, ne doivent pas jouer par terre avec le chien sous peine de lui nuire SI il marche là.

J'ai 38 ans, 3 enfants, un travail à plein temps...et j'y arrive plus.

J'aspire à tellement d'autres choses!

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